'Houston,
we got a problem
'
Samedi premier février 2003 vers 9H00, heure locale de
l'Est, la NASA
perdait le contact avec la navette spatiale Columbia, vol STS
107. Dans le ciel du Texas, la comète américaine
se désintégrait sous les yeux de milliers de spectateurs
stupéfaits. À environ 60,000 mètres d'altitude,
à une vitesse approximative de 20,000 kilomètres/heure,
la navette se déchirait en mille morceaux à cause
de la friction atmosphérique.
À Cap Kennedy, les parents et amis des astronautes allaient
être mis au courant du désastre
de même
que le monde entier; la navette Columbia est perdue et les sept
cosmonautes sont morts. Chez les experts dépêchés
pour commenter la catastrophe, on suppose que le bouclier thermique,
sous l'aile gauche de la navette, aurait pu être endommagé
lors du départ de celle-ci 16 jours auparavant alors qu'un
morceau d'isolant se serait détaché du réservoir
principal et aurait heurté le vaisseau dans la deuxième
minute du décollage. Mais ce n'est que pure spéculation
Une chose demeure pourtant certaine, c'est que si quelques tuiles
du bouclier thermique de Columbia ont été endommagées
pendant la mission, la chaleur intense lors de la rentrée,
environs 1,600 degrés centigrades à l'altitude de
60,000 mètres, c'est-à-dire au moment ou la friction
et la chaleur étaient au maximum, ( à cause de la
décélération soudaine de la navette qui utilise
la densité de l'atmosphère pour ralentir sa vitesse
et lui permettre par la suite d'atterrir, passant de 25,000 kilomètres/heure
à environ 350 kilomètres/heure à l'atterrissage
) ne permettait aucune faille dans la couche de tuiles protectrices.
En effet, la perte d'une seule tuile sur les 20,000 que la navette
possède, à Mach 18.3, (18,3 fois la vitesse du son
qui est de 1,220 kilomètres/heure ) entraînerait
par effet domino la perte de plusieurs autres tuiles thermiques
laissant ainsi une partie du fuselage à la merci de l'intense
chaleur. Comme la structure des navettes est faite principalement
d'aluminium (le point de fusion de l'aluminium est de 660 degrés
celcius, pour faire moins pesant on utilise des métaux
légers car la navette pèse tout de même 45,000
tonnes et que chaque livre de (payload) charge utile demande plus
d'un millier de kilos de carburant pour arracher le véhicule
à l'attraction de la terre *) vous comprendrez que la chaleur
intense de la rentrée a littéralement fait fondre
une partie de l'aile de la navette pour ensuite la faire exploser
Entraînant
la mort des 7 spationautes. Nous souhaitons qu'ils n'ont pas trop
souffert et offrons nos sincères condoléances à
leur famille
Une tuile qui tombe sur la NASA...
Plusieurs héros sont morts en tentant d'échapper
à la gravité terrestre. Et plusieurs vont encore
donner leur vie pour la cause ! Nous sommes maintenant si habitués
à voir les navettes spatiales décoller et atterrir
que nous nous imaginons qu'il ne s'agit que de vulgaires ballades
en avion
comme lorsqu'on prend des vacances pour le sud en
hiver.
L'horrible réalité nous a rattrapé samedi
matin. En effet, lors du décollage d'une navette, les astronautes
se baladent sur près de 2 millions de kilogrammes de combustible
explosif ( le combustible liquide du réservoir principal
est fait d'hydrogène et d'oxygène liquide alors
que le combustible solide des fusées d'appoint est fait
de 70 % de Perchlorate d'Ammonium, de 12 % de Polybutadiène,
de 16 % de poudre l'aluminium et de 2 % d'un composite à
base d'époxy combinant le tout ) ; lors du retour sur Terre
la navette doit passer d'une vitesse de 25,000 kilomètres/heures
à 350 k/h sur la piste d'atterrissage en utilisant l'air
de notre belle planète comme aérofrein, élevant
ainsi la température du bouclier thermique à plus
de 1,600 degrés celcius
dépassant aisément
le point de fusion de plusieurs métaux et alliages utilisés.
Les astronautes sont au courant des périls qu'ils doivent
encourir. À chaque mission, des hommes et des femmes risquent
leur vie pour faire avancer la science
et vivre leur rêve.
Notre rêve à tous!
Quelques fois, je me prends à rêvasser
Je suis
à bord d'un spationef en direction d'Alpha Centauri, l'étoile
la plus près de notre système solaire à 4,3
années lumières. Grâce aux recherches et à
l'avancement de la science, et à tous ceux qui ont donné
leur vie pour l'exploration de l'espace, nous voguons à
80 % de la vitesse de la lumière et espérons arriver
à destination du Centaure dans un peu plus de 5 années
terrestres. L'équipage est en animation suspendue et les
ordinateurs de bord ont pris la relève pour nous mener
à destination
Nous sortons d'hibernation à
l'entrée du système et contemplons le magnifique
spectacle; Alpha A et Alpha B qui tournent l'une autour de l'autre
avec un cortège de planètes gravitant autour des
deux étoiles. L'une d'elles est à une unité
terrestre d'Alpha A et semble être propice à la vie
que nous connaissons : il y a de l'eau à l'état
liquide et une atmosphère contenant de l'oxygène,
la température n'est ni trop froide, ni trop chaude
Nous
décidons d'aller l'explorer
- Houston
Nous avons trouvé une planète habitable
.À
vous
Le message est parti mais la Terre ne le recevra que dans 4,3
années, de sorte que la réponse nous parviendra
dans un peu plus de 8,6 années terrestres
Mais nous n'attendrons pas la réponse
Espérons que le programme spatial ne sera pas trop ralenti
par l'enquête qui devra déterminer les causes de
l'incident
Espérons que notre quête de l'espace
progressera sans trop de pertes de vie humaines
* Des faits sur la navette :
· Charge utile maximale de la navette : 24,948 kg
· Poids total du réservoir externe : 750,980 kg
· Poids total des 2 fusées d'appoint 'à carburant
solide' : 2X 589,670 kg
· Poids total au décollage (approximatif) : 2,041,200
kg
· Vitesse orbitale de la navette (approximatif) : 27,869
kilomètres/heure
· Prix de construction d'une navette : $1Milliard U.S
· Budget annuel de la NASA : $15 Milliards U.S
Par Alain
Bellemare
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