Pièce
burlesque en trois actes : La campagne électorale québécoise,
c'est parti !
La campagne électorale s'est mise en branle et tous les
Québécois en âge de voter (5,5 millions d'électeurs)
sont invités à faire leur choix parmi les trois
principaux partis se disputant leurs faveurs le 14 avril prochain
dans 125 circonscriptions du Québec.
La lutte s'annonce extrêmement serrée entre Grand-papa
Landry, Ti-Gus Charest et Ti-Mousse Dumont qui, comme des comédiens
de vaudeville des années cinquante, se sont mis à
nous déballer les grandes lignes de leur programme respectif,
de même que les juteuses promesses électorales cousues
de fil blanc qui s'y rattachent
Voici la description de la pièce telle que faite par notre
chroniqueur politico-artistique :
Acte I, scène I
'Quand on a un bon gouvernement, on se garde bien de le crier
sur toutes les tribunes
' Par modestie !
Grand-Papa Landry, 66 ans depuis peu, tel un Père de la
Nation, nous invite à le reconduire au pouvoir pour un
autre mandat : Restons forts ! Est le slogan du Parti
Québécois
En ce qui a trait aux promesses
électorales, on nous promet la semaine des quatre jeudis,
des crédits d'impôt pour les vieux jeunes des régions
éloignées, de parler de la souveraineté sur
le perron de l'église et des soins de santé plus
accessibles qu'inaccessibles lorsqu'on reçoit notre aumône
du gouvernement fédéral
La pépère
équation.
Monsieur Landry utilise la raison et le rationnel pour nous
convaincre de lui faire confiance: 'Quand on a un bon gouvernement,
on le garde
' Voilà un argument qui, s'il n'enflamme
pas la fibre nationaliste des québécois, a au moins
le mérite d'être réaliste; c'est du capitalisme
de poche avec dans la tête de souverains et impalpables
petits nuages en forme de fleur de lys
Acte II, scène I
'Prêts pas prêts j'y vais !'
Ti-Gus Charest peine depuis plus de cinq années à
la tête des troupes fédéralistes québécoises
et, fort du vote anglophone déjà acquis à
sa cause depuis 1837-1838, est à la recherche d'une plus
grande part du vote 'franco-frileux' non-séparatiste-fédéraliste
La
clé pour gagner une élection au Québec, selon
tous les sondeurs professionnels, avec une marge d'erreur de 3.14
% mais seulement dix-neuf fois sur vingt.
Dans le numéro loufoque qu'il joue à l'Assemblée
Nationale en tant que Chef de l'Opposition et Chef
du Parti Libéral du Québec, il se dit maintenant
'prêt' à, non plus recevoir de grandes claques sur
la gueule comme il a habitude d'en recevoir de la part des petits
comiques de l'autre côté de la chambre, mais à
enfin en donner à son tour
En effet, c'est fatiguant
d'être de l'autre côté du pouvoir et de toujours
passer pour la tête de Turc, celui qui en mange une en pleine
tronche pour amuser la galerie. Ainsi, c'est avec grande assurance
qu'il nous a dévoilé le slogan de son parti : 'Nous
sommes prêts'
Mais à quoi, cela il ne l'a pas
clairement expliqué
Ti-Gus nous promet, et pourquoi pas, la semaine de trois jours,
que ' la priorité des priorités, c'est la Santé
', que les enfants feront les devoirs à l'école
pour ne pas importuner papa et maman avant le souper avec leurs
questions sur la nouvelle grammaire française, qu'il fera
baisser le chômage encore plus que le gouvernement actuel
en facilitant l'exode massif des québécois en région,
sans oublier la promesse de défusion qu'il a faite à
son électorat anglo-montréalais captif du 'West
Island
' Go West young man !
Acte III, scène I
L'important n'est pas de savoir, c'est de croire !
Le troisième comédien de la farce électorale,
un dénommé Ti-Mousse Dumont, est un nouveau venu
sur les planches de la comédie québécoise
politique. Enfin, je dis nouveau venu car sa présence ne
s'est véritablement faite sentir que depuis 18 mois seulement.
Il est la jeune vedette montante du monde de la comédie
politico-satirique, dynamique, fougueux; un bon gars ! Lui, il
n'a pas peur d'en prendre une sur la gueule! 'Lui, y connaît
ça !' Aurait dit le regretté Olivier Guimond s'il
avait partagé la même scène
En effet, Mario Dumont, le digne chef de l'Action
Démocratique du Québec, propose des 'gags' grotesques
nouveaux, très osés, qui risquent toutefois de lui
bondir au visage; couper à vif dans la fonction publique
et dans ces hordes de fonctionnaires syndiqués qui ne servent
plus à rien, donner des bonbons pour l'école de
leur choix aux parents, ( 'Papa, je voudrais aller à Harvard
!' ) privatiser les soins de la santé pour permettre aux
mieux nantis de passer devant tout le monde, réduire le
budget, réduire les dépenses gouvernementales, réduire
la taille de l'État, tout en réduisant la dette
et les impôts
Ouf ! Réduire les liste d'attente
au confessionnal ? Pourquoi pas !
La comédie politique qui sera jouée pour nous dans
les prochaines semaines sera sûrement passionnante. Les
journalistes seront aux aguets, guettant le moindre écart
de langage; parions qu'un Bernard Landry aux oiseaux ces temps-ci
depuis que les sondages le propulsent à l'avant se tournera
la langue sept fois avant de nous faire des métaphores
sur les volatiles, que M Charest essayera d'étouffer les
rumeurs de défusions, promesses faites à ses amis
des grandes agglomérations anglophones qui lui tomberont
un jour sur le nez, et que Mario Dumont n'usera pas trop de sa
jolie langue de bois d'acajou du Bas du Fleuve lorsqu'il répondra
aux questions
Héritage involontaire de son mentor
feu Robert Bourassa qui savait mieux que quiconque dire oui et
non en même temps.
La politique, c'est un peu comme la Comedia del Arte; on sait
bien que les textes ont été appris par cur
et que les acteurs qui répètent les tirades sont
de sympathiques bouffons, comme les agents d'assurance, les avocats
à $300 de l'heure et les vendeurs de chars usagés,
mais on aime bien les voir faire leurs grimaces et se donner des
claques en pleine face pour nous faire rire!
Exerçons notre droit de vote, cet accès à
la démocratie ( du Grec dêmos, peuple, et de kratos,
force, puissance
) qu'on nous prodigue seulement à
tous les quatre ou cinq ans
C'est pas très fort cette
démocratie alors que nous sommes à l'âge de
l'Internet et qu'il serait si facile de consulter les québécois
pour qu'ils puissent participer au processus décisionnel
plus d'une fois par mandat. Mais pour cela, il nous faudrait un
parti pour les internautes avec comme chef le Dr Fouyot ! Je me
permets de rêver que peut-être un jour
N'oubliez pas d'aller faire votre X le 14 avril
P.S Vous vous demandez peut-être pour qui je vais aller
voter ?
Comme ils veulent notre bien à tous, on fait des croix
partout ! Comme ça, il n'y aura pas de jaloux !
(Plus ou moins une citation de Michel Chartrand, sydicaliste )
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libéral du Québec, Action
démocratique du Québec
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Par
Alain
Bellemare
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