Bienvenue
sur Galaxya 7.0
En
route pour Alpha Centauri
Tout
est noir
J'erre entre deux mondes. Je suis comme ces dormeurs très
agités qui se débattent dans un rêve qui tourne au cauchemar.
Je dors?
Ou c'est un stade transitoire en attendant de mourir? Je dors peut-être
du dernier sommeil? Le sommeil du juste! Ou c'est juste le sommeil
Je sais
pas encore! J'ai les idées confuses. (1)
J'essaie de réfléchir,
tant bien que mal à cause de mon état amoindri, pour essayer de
comprendre ce qui se passe. Mais j'en suis incapable.
Tout s'est compliqué
dans mon cerveau. C'est l'anéantissement de la logique. Une espèce
de lourdeur de la raison qui brouille la cervelle! J'attends la suite, résigné
J'ai pas le choix! Je serai peut-être bientôt fixé sur mon
sort
Puis, je passe à une autre phase, une autre étape
de... de je sais pas trop quoi? C'est comme le réveil
Ça ressemble
beaucoup au réveil
Sauf que je suis déjà réveillé!
Depuis une éternité, il me semble. C'est une espèce de renaissance,
mais tout en douceur
graduelle. Comme se réveiller après une
longue mort. Une mort lente! Une espèce de résurrection
Mais
je suis pas le petit Jésus!
Et ça recommence avec le questionnement.
Avec les " Où suis-je? ", " Depuis combien de temps je suis
ici? ".
Je le sais pas! Le sais pas! Sais pas! Pas! (2)...
Nous avons mis le pied sur la planète inconnue. Tersa Tellus, me voici!
Beverly était un peu émotive en descendant. J'ai pris sa main tremblotante,
pour la stabiliser émotionnellement, et nous avons foulé le sol
ensemble. J'ai manqué la dernière marche de la navette en débarquant
et j'ai failli m'étaler à plat ventre en bas de l'escalier rétractable.
C'est la dextre bienveillante de Bev qui m'a sauvé du ridicule
Merde!
C'était un moment historique pour l'humanité entière,
et je piquais du nez!
- Une petite fouille pour l'homme
un grand plongeon
pour l'humanité!
- Ta gueule! Galaxya 7.0
Enfoiré!
L'air était lourd d'humidité et empestait la fumée. Ça
m'avait agressé les naseaux dès l'ouverture de la porte étanche.
Mais j'avais pas fait de commentaires
je voulais pas gâcher le plaisir
qu'éprouvait Beverly à mettre le pied dans un Nouveau Monde et à
écrire une nouvelle page d'histoire. Un petit vent balayait la surface
poussiéreuse de même qu'une légère odeur de végétation
croupissante qui venait de la jungle. On ne distinguait pas de vie aussi loin
que le regard portait
La température était agréable.
Et, malgré l'odeur de toast grillé qui était pas très
plaisante à respirer au début, c'était tout de même
tolérable. Lorsque Bev a consulté son petit bidule à tout
faire, qu'elle appelait analyseur, il indiquait 23 Celsius. L'indice de qualité
de l'air était au vert. Ouais! Vert
mais au bas de l'échelle!
Du
même auteur: Lève-toi
et marche... ou crève!
L'auteur
: Alain Bellemare